La Tunisie est un pays à climat aride à semi-aride sur la majeure partie de son territoire. En moyenne, les pluies sont faibles et les ressources en eau sont rares ; celles-ci sont aussi irrégulièrement réparties sur l’ensemble du pays et en fonction des saisons. Le climat est caractérisé par des contrastes saisonniers marqués, pluviométriques ou thermiques.
C’est pourquoi très tôt la Tunisie a mis en place une stratégie de la mobilisation des eaux en surface. D’abord, durant la période coloniale de grands barrages ont été construits, le barrage El-Kébir en 1925, le barrage de Mellegue et de Ben Metir en 1954.
Dans la continuité de ce qui a été entrepris, de grands ouvrages ont successivement vu le jour. A partir des années quatre vingt, et afin de répondre à une demande en eau de plus en plus croissante, cet effort s’est intensifié. Les barrages de Sidi Salem sur la Mejerda, le barrage de Joumine dans le bassin de l’Ichkeul, le barrage El Houareb sur Marguellil, le barrage de Lebna au Cap‑Bon, le barrage de Sidi Saad sur l’oued Zeroud et en fin le barrage Siliana ont été mis en eau.
Dans ce contexte, et suite aux inondations qu’a connues la Tunisie en Octobre 2018, les barrages ont été pointés du doigt par l’ensemble des Médias. Justement, les inondations qui ont à maintes reprises concerné la Tunisie, surtout au cours des cinq dernières décennies, ont amené à chaque fois les médias et l'opinion publique à poser la question du rôle des barrages et leurs impacts sur l’environnement.
En effet, si on admet que les barrages contribuent de manière positive et très efficace à une bonne utilisation des ressources en eau, leur impact sur l’environnement, apparait moins évident.
D’ailleurs, nous avons choisi d’étudier le barrage de Sidi Salem étant donnée son importance. Il est le plus grand barrage en Tunisie et revêt un intérêt vital pour la sécurité alimentaire du pays. Il est situé dans la région de la moyenne Vallée de la Medjerda. La Medjerda est l’un des principaux fleuves du Maghreb, elle se caractérise par un écoulement permanent sur l'ensemble de son cours. Le fleuve de la Medjerda est équipée du plus grand ouvrage, au point de vue capacité de stockage et de l'étendue de la retenue, le barrage de Sidi Salem.
En matière de mobilisations des ressources d’eau, le barrage de Sidi Salem joue un rôle stratégique, depuis sa mise en fonction en 1981, la retenue de Sidi Salem sert à la fourniture d'eau potable, à l’approvisionnement en eau d'irrigation, et à la production d'énergie hydroélectrique. Au niveau de ce plan d’eau, s’ajoute aussi une activité de pèche très importante.
Aujourd’hui, le développement des barrages réservoir, est un fait. Devenu une nécessité, la construction de barrages est accompagnée de plusieurs changements des milieux physiques et biologiques.
L’on se demande alors, étant donnée les spécificités de la région, quelles sont les Effets environnementaux du Barrage sidi Salem sur la région ?
Afin de répondre à notre problématique, dans un premier temps nous étudierons les ouvrages hydrauliques en général. Dans un deuxième temps, nous prendrons pour étude le barrage de SIDI SALEM. L’attention sera portée sur le barrage de Sidi Salem, son rôle et son impact sur l’environnement.