Introduction : quelques éléments d’histoire 
 
Depuis l'antiquité, l'homme a tenté de réduire les insuffisances et les irrégularités des précipitations en Tunisie en réalisant des petits ouvrages hydrauliques efficaces, ainsi que des gros aménagements. Les célèbres vestiges romains au Nord (Aqueduc Zaghouan-Carthage) et les ouvrages hydrauliques kairouanais de l'époque Aghlabite et Fatimide, constituent des témoins du rôle vital de l'eau. Parmi les techniques traditionnelles de mobilisation et de régularisation des eaux de surface, les "Jesours" des Matmata et les "Meskats" du Sahel occupaient une place particulière dans la conception de l'aménagement hydraulique du centre et du Sud de la Tunisie. (Nejla ben chikh )
Avec l'arrivée des Andalous au 17ème siècle les premiers ouvrages hydrauliques au sens strict du terme (barrages) ont été construits sur la Medjerda à Jedeida et à El Batan pour l'alimentation en eau d'une tannerie et d'une semoulerie (Ben Mammou, 1998).
Au début de la période de protectorat, le premier grand barrage a été construit sur le cours supérieur de l'Oued Meliane à Sidi Boubaker en 1925. La retenue de ce premier ouvrage de stockage, non équipé par un dispositif de dévasement, a connu un alluvionnement rapide et une réduction spectaculaire de sa capacité de stockage dès les premières années de son exploitation. Les résultats de cette première expérience de l'hydraulique moderne ont été pris en considération lors des aménagements entrepris au Nord du pays. Vers la fin de la période du protectorat (1954), deux grands barrages ont été construits sur les affluents de la Mejerda ; il s'agit des barrages Nebeur sur l'Oued Mellègue et de Béni Metir sur l'Oued Ellil. Sur le principal cours d'eau de la Tunisie, le barrage de prise de Laroussia a été construit en 1954. Les vocations de ces ouvrages étaient multiples: alimentation en eau potable (Béni Metir), protection des plaines contre les inondations (Nebeur) et création de périmètres irrigués (Laroussia). Des centrales hydroélectriques ont été prévues pour l'utilisation de la " houille blanche " emmagasinée dans ces barrages à la production de l'énergie électrique. (N ben chikh)
 
Au lendemain de l'indépendance, la politique des aménagements hydrauliques s'est poursuivie, pour satisfaire les besoins croissants en eau potable, le développement de l'agriculture irriguée et la protection des zones inondables. Les premiers grands ouvrages de l'indépendance étaient les barrages Nebhana mis en service en 1965 et Kasseb réalisé en 1966. Durant la même période, les principaux cours d'eau du Cap-bon ont été barrés par les barrages Chiba, Masri et Bezirik. Les cours d'eaux côtiers nord-est ont été également aménagés.

Les ressources en eau en Tunisie :

Aride sur les 2/3 de son territoire, la Tunisie se caractérise par la rareté de ses ressources en eau et par une variabilité accentuée du climat dans l’espace et dans le temps.
Au nord de la Tunisie la variabilité spatiale va de 400 mm à 1000 mm, au centre du pays a variabilité spatiale va de 200 mm à 400 mm et au sud du pays la a variabilité spatiale est de moins de 100 mm. (Ministère de l’agriculture en Tunisie)
1-2-1-Le climat tunisien est marqué par l'aridité. 
Les étages bioclimatiques de l'humide et du subhumide au nord ouest, où la pluviométrie est favorable, couvrent à peine 6,6% du territoire tunisien. Le domaine du semi-aride, couvre 16,4% du pays. Quant aux domaines arides et désertiques, ils couvrent les 77% restant du pays.

Une inégale répartition des ressources potentielles :

Le nord du pays est caractérisé par une assise géologique imperméable limitant les infiltrations. Par conséquent, la plupart des barrages qui servent à approvisionner en eau potable se trouvent au nord du pays.
Quatre vingt pourcent des ressources potentielles en eau de surface se trouvent au nord, ainsi que  la plus grande proportion de ressources utilisables de bonne qualité, c à d ayant une salinité inférieure à 1,5 g/l.
Quant aux eaux souterraines et notamment celles des nappes profondes, elles sont très importantes au sud. Ceci s'explique par le fait que la Tunisie méridionale est caractérisée par une topographie peu accentuée et les sols sont généralement perméables. Par conséquent, les eaux pluviales s'infiltrent et sont stockées en profondeur pour former les aquifères.

Les barrages en Tunisie :

Le premier grand barrage d’Afrique du Nord a été construit en Tunisie. C’est celui de l’Oued Kébir, à 70 km au Sud-est de Tunis, mis en eau en 1928 pour l’alimentation de la capitale. C’est un barrage en enrochements de 35 m de hauteur et sa capacité de retenue est de 20 millions de mètres cubes. Malgré son ancienneté et sa situation relativement peu favorable du point de vue pluviométrique, le barrage de l’oued Kébir a rendu d’énormes services pour l’alimentation en eau de Tunis que les sources et forages ne suffisent plus depuis longtemps à desservir.
On compte 38 barrages en Tunisie. Par exemple : Le barrage Barbara  ou barrage Zouitina est un barrage tunisien inauguré en 1999 sur l'oued Barbara, à quinze kilomètres au sud-ouest d'Aïn Draham. L'apport annuel moyen se monte à 74,528 millions de mètres cubes. L'eau du réservoir est principalement destinée à l'eau potable. L'ouvrage est interconnecté avec le barrage de Sidi Salem à travers le barrage de Bou Heurtma.
Le barrage de Beni Metir est un barrage tunisien situé sur l'oued Ellil, au sud-ouest d'Aïn Draham. Il porte le nom de Beni M'Tir, village qui le surplombe. Les travaux de construction ont commencé en 19461 et se sont achevés en 19532. On peut encore citer celui :Bezirk, Chiba, El Abid, El Aroussia, El Breck, El Haouareb, El Hamma, El Kebir, El Masri, Gamgoum, ou encore Sidi Salem objet de notre recherche.
Source : Ministère de l’agriculture En Tunisie
Le Tableau nous donne un aperçu sur l’emplacement, la capacité et le débit maximal des barrages existant au nord de la Tunisie.
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