Introduction :

En Tunisie, les ressources en eau se font en plus en plus rares. Pour cela un programme important de développement de retenues a été entrepris pour protéger les grands aménagements, tout en mobilisant une ressource en eau utilisable localement. Parmi ces moyens de mobilisation, on cite le barrage de Sidi Salem qui le plus grand barrage en Tunisie.
Le barrage de Sidi Salem est situé dans la région de la moyenne Vallée de la Medjerda.
Cet ouvrage assure l’irrigation des terres agricoles, contribue au développement humain de la région et joue un rôle important dans la satisfaction des besoins de la population. Mais il peut également engendrer de nombreux impacts qui sont de trois ordres: humains, économiques et environnementaux.
Aujourd’hui, un grand intérêt est porté sur les préoccupations environnementales dans la conception des barrages. De ce fait évaluer les conséquences du projet de barrage sur le milieu naturel est une devenu une nécessité.
Pour cela nous tenterons de répondre à la question suivante à savoir Quels sont les impacts de la construction du barrage de Sidi Salem sur le fleuve de Medjerda et son environnement ?

La zone d’étude

Le barrage de Sidi Salem, le plus grand barrage du pays, au point de vue capacité de stockage et de l'étendue de la retenue se situe le point de croisement des grands affluents de la Medjerda.
Appelé Bagrada dans l'Antiquité, la Medjerda est l’un des principaux fleuves du Maghreb, elle prend sa source près de Souk-Ahras, en Algérie, puis coule vers l'est avant de se jeter dans la mer Méditerranée, au golfe de Tunis.
La Medjerda s'écoule sur 482 km dont 350 km en Tunisie. Elle se caractérise par un écoulement permanent sur l'ensemble de son cours.
Le fleuve traverse trois types de plaines, la haute vallée zone faiblement montagneuse; la basse plaine, en aval de Jdaida, et enfin la moyenne vallée de la Medjerda, en aval de la retenue de Sidi Salem. La moyenne Medjerda est une zone faiblement montagneuse, elle est formée d’une succession de petites plaines reliées les unes aux autres par des sections de vallées très encaissées.


 Le barrage de Sidi Salem 

 Description de l’ouvrage



Le barrage de Sidi Salem est Le plus grand ouvrage hydraulique de la Tunisie, il a été construit en entre 1978 et 1982 en amont de la localité de sidi Salem, pour des fins agricole, hydroélectrique, alimentation en eau potable et récemment piscicole, il est aussi est conçu pour protéger la basse vallée de la Medjerda contre les inondations, en exerçant le laminage des débits de pointe, notamment lors des plus fortes crues.
La retenue du barrage de Sidi Salem (36°35’26’’N, 9°23’44’’E) prospectée est localisée sur l’oued Medjerda au Nord ouest de la Tunisie entre Oued Zerga et Testour. Ce site constitue le dernier verrou sur le cours de la Medjerda avant la plaine de la basse vallée.
Construit à 70 km en amont de la ville de Tunis, le barrage est la pièce maîtresse de l’aménagement du bassin de l’oued Medjerda. Il s’agit de la retenue la plus importante de la Tunisie avec un bassin versant qui couvre une superficie totale de 18192 Km2 et un volume de retenue moyen d’environ 485 Mm3. Le réservoir s'étend sur la Medjerda et sur les deux affluents situés sur sa rive gauche soit, d'amont en aval, l'oued Béjà et l'oued Ez Zerga. La retenue se subdivise en trois grands bassins : le bassin principal de la Medjerda et les deux bassins affluents, bassin de l'oued Béjà et bassin de l'oued ez Zerga.
Le barrage réservoir de Sidi Salem vise à fournir annuellement environ 550 hm3 d’eau régularisée, dont 10% pour l’alimentation urbaine et 90% pour l’irrigation, tout en amortissant les crues de la Medjerda pour protéger la plaine avale Il permet d'irriguer 14 000 ha de terrain au niveau de la basse vallée de la Medjerda et au Cap-Bon

-Caractéristiques de l’aménagement






Le barrage de Sidi Salem est en remblai, il est fondé sur des marnes et grès du Miocène. Il s’adapte bien à la structure géologique du site en effet, il est construit sur le flan d’une structure anticlinale affectant des alternances degrés et marnes. Son implantation a été choisie de sorte que son noyau étanche puisse se raccorder à une couche de marnes formant écran naturel en rive droite; la galerie de drainage suit le banc degrés perméables sous-jacent. Il a été ainsi possible de limiter le voile d’injections à la seule rive gauche ou la disposition structurale des couches était moins favorable. (M. MOUELHI «Adoption du projet de Sidi Salem à la géologie »)



Le barrage est une digue en terre haute de 70 m, longue de 340 m en crête, avec 2 grandes galeries de dérivation de 8,20 m de diamètre, réutilisées en vidange de fond (pour 640 m3 /s) et évacuateur de crues courantes (seuil libre en puits saturé à 690 m3 /s).



Il est muni d’un évacuateur de surface à 3 grandes vannes secteur totalisant 3 x 1400 = 4200 m3 /s de capacité d’évacuation. Il s’agit d’évacuateur de crues exceptionnelles, le recours à ces 3 vannes se fait en cas extrême et suite à une décision du président de la république.


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Le seuil de la tour déversante, fixant le niveau de la retenue maximale permanente, était initialement fixé à la cote 110 soit 9,50 m sous les PHEE (Plus Hautes Eaux Exceptionnelles) 119,50 ; il a été remonté à 115 en 1999 ; les seuils des grandes vannes de surface sont à la cote 105, et leur ouverture doit être limitée en sorte de laminer au mieux les crues jusqu’à une cote de référence fixée à 118,50 (Plus Hautes Eaux Centennales). Une vanne d’irrigation (35 m3 /s en bas de la tour à seuil libre) complète le dispositif. L’usine est séparée.



Le lac s’étend sur une longueur totale de 42 km, couvre une superficie de 43 km2 et emmagasine un volume d’eau de 550 hm3 (augmentée à 625 hm3 en 1997).



Afin de lutter contre l’alluvionnement de la retenue, un organe de dévasement calé à la cote 72.5 m a été prévu pour soutirer les sédiments.
Les eaux emmagasinées sont restituées à la Medjerda soit par l’ouvrage d’irrigation ou par la centrale hydroélectrique par le biais de la prise de fond calée à la cote 75 m et par deux prises d’usine calées à la cote 89 et 97.5 m.
Les eaux restituées arrivent au barrage Laroussia pour alimenter le canal de la basse vallée et celui de la Medjerda- Cap Bon. Ce dernier passe par ghdir el Goula, station de stockage et de traitement de la société nationale d’exploitation et de distribution des eaux où sont prélevés les besoins en eau du grand Tunis ; le surplus étant transféré vers le Cap Bon.


Le barrage produit aussi de l’énergie de pointe, avec une centrale de 36 MW (80 m3 /s). C’est le seul barrage qui dispose d’une turbine en amont.


Tableau récapitulatif
Informations générales 
Début des travaux:2 juin 1977
 
Achèvement:30 novembre 1981
Type de construction
 
Structure : barrage en remblai 
Fonction / utilisation:Ouvrage d'alimentation en eau d'irrigation ou pour l'industrie
Barrage hydroélectrique
 
Situation de l’ouvrage 
Lieu : testour/Tunisie 
Contient : Medjerda 
Coordonnés : 36° 35' 26.83" N 9° 23' 49.61" E 
Informations techniques
dimension
hauteur73 m
volume de retenuemax. 1 000 000 000 m³
longueur de crête345 m
capacité de génération électrique40 GWh/a
 
 

- Activité agricole

-l’agriculture

Les céréales (blé et orge), les fourrages et l’arboriculture principalement les oliviers, constituent les principales activités de la région.
En effet, 72,9 % des terres cultivables sont occupées par la céréaliculture, c’est l’activité la plus importante la région. Ceci s’explique par l’abondance de l’eau et les bonne conditions édapho-climatiques.
La culture maraîchère présente n’occupe que 2% des terres cultivables.
La production des arbres fruitiers, y compris l’olivier est de l’ordre d’une moyenne de 7,1 t/ha.

-l’élevage

L’élevage constitue l’une des principales activités dans la région, principalement les ovins dont l’effectif est estimé à 2300 têtes et les bovins avec 650 têtes. Ceci s »explique par la topographie du milieu à laquelle s’adaptent les petits ruminants.
L’élevage des caprins y est aussi pratiqué dans la région, mais de manière moins significative.
L’aviculture et l’apiculture constituent aussi des activités non moins importantes, celles-ci qui font surtout partie des traditions de la population de la région.

-La Pisciculture dans le barrage Sidi Salem


L’exploitation des ressources halieutiques d’eau douce en Tunisie a connu un essor important, depuis les années 60 jusqu’à nos jours cette activité n’a pas cesser de se développer, plusieurs tentatives de développement de l'aquaculture furent ainsi réalisées.
Disposant de 3 grands barrages, Sidi Salem, Kassab et Sidi El Barrak, et plusieurs barrages collinaires, la région du Nord-Ouest en Tunisie connaît un développement important de l’aquaculture en eau douce, couvant de la sorte, une superficie totale de 11.000 hectares, soit un volume d’eau de 1.100 millions de m3.
Afin d'encourager l’activité halieutique dans la retenue de Sidi Salem, en 1991 un projet tuniso-allcmand a fait naître une activité nouvelle autour du barrage, organisée principalement par une communauté de pécheurs, et de mareyeurs.


Source : Ministère de l’agriculture en Tunisie (janvier 2019)

Aujourd’hui on récence 12 espèces : le gardon (Rutilus rutilus), le rotengle Scardinius erythrophtalmus), la carpe commune (Cyprinus carpio), la phoxinelle de la calle (Pseudophoxinus callensis), le silure (Silurus glanis), l’anguille (Anguilla anguilla), le cyprinodonte rubané (Aphianus fasciatus), la gambusie (Gambusia affinis), le gobie marbré (Pomatoschistus marmoratu), le sandre (Stizostedion lucioperca) et les deux espèces de mulet (Mugil cephalus et Liza ramada). Selon Exploralis.
Notons que, l’introduction d’espèce dans un environnement n’est jamais considérée sans risque pour l’environnement. Cependant, les poissons herbivores sont souvent introduits dans les barrages pour éviter la prolifération des macrophytes tandis que des carnassiers sont introduits comme prédateurs de contrôle.
C’est ainsi, que Le sandre ainsi que le blackbass, par exemple, sont communément introduits en tant que prédateurs de contrôle. En contre- partie d’une production piscicole globale plus faible, ils contribuent à garantir la stabilité du réseau trophique, de ce fait, l’introduction de sandre et de blackbass un effet globalement positif sur la faune ainsi que sur la pêche.
Cependant, le barrage de sidi Salem présente une carence remarquable en poissons autochtones. Ceci s’explique par la pratique d’une pèche artisanale et sélective, en utilisant des filets de pêche, des palangres et des nasses.
CE SITE A ÉTÉ CONSTRUIT EN UTILISANT